Kostenlose Lieferung ab einem Einkauf von Fr. 300 oder 18 Flaschen, sonst Fr. 15
Changer l'eau en vin – par Joseph Tkach :
L’évangile de Jean relate une histoire intéressante qui se déroule au début du ministère de Jésus-Christ : Il alla à des noces, et changea l’eau en vin.
Plusieurs aspects de ce récit le rendent intéressant. Ce miracle semble avoir été mineur ; à première vue, il relève plus d’un tour de magie que de l’œuvre même d’un Messie. L’intervention miraculeuse de Jésus a sauvé de l’embarras l’ordonnateur de la noce, mais ce miracle n’a pas vraiment soulevé la question de la souffrance humaine comme l’ont fait les guérisons opérées par Jésus. Ce miracle fut accompli en catimini, à l’insu de son principal bénéficiaire ; et pourtant ce signe manifesta la gloire de Jésus (Jean 2 : 11). L’aspect littéraire de ce récit est intéressant. De tous les miracles que Jean connaissait (Jean dit qu’il lui aurait fallu écrire un livre entier pour relater tous les miracles du Christ), il a choisi ce miracle de Cana pour débuter son évangile. De quelle façon cela sert-il le dessein de Jean ? Car son dessein est de convaincre ses lecteurs que Jésus est vraiment le Christ ? (Jean 20 : 30-31). Comment ce récit nous démontre-t-il que Jésus est bien le Messie, et non pas un simple magicien (comme le Talmud le prétendit par la suite) ?
Les noces à Cana
Ce récit commence par un mariage à Cana, un petit village de Galilée. L’endroit semble avoir peu d’importance, ce qui compte c’est la noce. Jésus a accompli Son premier miracle dans le cadre d’un mariage. Les mariages constituaient les plus importantes et les plus grandes des fêtes chez les Juifs, et les noces qui se déroulaient sur une semaine entière reflétaient le niveau social dont la famille jouissait au sein de la communauté. Les noces représentaient de telles occasions de réjouissances que pour décrire les bénédictions de l’ère messianique, les gens utilisaient les banquets de noces comme métaphore. Dans un certain nombre de Ses paraboles, Jésus a aussi utilisé l’image d’un repas de noces pour décrire le Royaume de Dieu. Jésus a souvent utilisé les miracles physiques pour démontrer des vérités spirituelles. Il guérit des malades pour démontrer qu’Il avait le pouvoir de pardonner les péchés. Il maudit le figuier comme signe du jugement prochain qui s’abattrait sur le temple. Il fit des guérisons le jour du sabbat pour montrer Son autorité sur le sabbat. Il ressuscita des gens pour montrer qu’Il était la résurrection et la vie. Il nourrit des milliers pour montrer qu’Il était le pain de vie. Et dans le récit qui nous intéresse, Il fut la source d’une abondante bénédiction lors d’un repas de noces, pour montrer qu’Il sera l’hôte du banquet messianique dans le Royaume de Dieu. Le vin venant à manquer, Marie en parla à Jésus qui lui répondit : « qu’y a-t-il entre moi et toi ? » (Jean 2 : 4). En d’autres termes, « en quoi cela me regarde-t-il ? » « Mon heure n’est pas encore venue. » Et pourtant, même si Son heure n’était pas encore venue, Jésus intervint quand même. Jean souligne ainsi que Jésus accomplissait un miracle en avance sur Son « planning ». Les noces de l’Agneau n’étaient pas encore là ; cela n’empêcha pas Jésus d’agir. L’ère messianique avait débuté bien avant qu’elle n’existât dans toute sa plénitude. Marie s’attendait à ce que Jésus fasse quelque chose puisqu’elle demanda aux serviteurs de faire ce que Jésus leur indiquerait. S’attendait-elle à ce que Jésus accomplisse un miracle, ou qu’Il fasse une course rapide chez le marchand de vin du coin ? On ne le sait pas.
De l’eau cérémonielle changée en vin
Or, il se trouvait là six vases de pierre qui étaient destinés aux rites de purification des Juifs. Chaque vase contenait deux ou trois mesures (de 24 à 36 litres) d’eau, ce qui représentait un poids bien trop lourd pour qu’on puisse le soulever et en verser le contenu. Cela représentait une grande quantité d’eau, rien que pour la purification. Cette scène devait se produire dans l’une des propriétés les plus riches de Cana. Le changement de cette eau en vin semble constituer le pivot du récit ; un tel changement, d’état sur le plan physique, symbolise une transformation spirituelle dans le judaïsme en rapport avec le symbolisme des rites de purification. Imaginez un instant ce qui se serait produit si les invités présents aux noces avaient voulu se relaver les mains. Ils se seraient dirigés vers les vases de purification, pour réaliser soudainement qu’ils étaient remplis de vin. Il n’y aurait pas eu d’eau pour pratiquer leur rituel. La purification spirituelle par le sang de Christ supplanta les rituels de purification. Jésus a accompli la signification symbolique des rituels en se substituant Lui-même à eux. Ce qui est nettement mieux. Les serviteurs remplirent les vases à ras bord, nous dit Jean (verset 7). Et comment ! Jésus a accompli totalement les rituels et les a rendus obsolètes. À l’ère messianique, il n’y a pas de place pour les rituels de purification. Les serviteurs puisèrent donc ensuite du vin, et en apportèrent au maître de cérémonie qui confia à l’époux que : « Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent » (verset 10). Pourquoi pensez-vous que Jean rapporte de tels propos ? S’agit-il tout simplement de conseils en vue de prochaines noces ? Ou encore pour montrer que Dieu peut produire un vin de grande qualité ? Non, Jean veut nous faire comprendre le symbolisme spirituel rattaché à ce miracle. Les Juifs étaient comparables à des personnes « qui avaient bu du vin » pendant si longtemps (en accomplissant les rituels de purification) qu’ils en étaient devenus incapables de reconnaître un vin de qualité supérieure. Lorsque Marie s’est exprimée en disant : « Ils n’ont plus de vin », cela symbolisait le fait que les rites de purification étaient devenus dénués de leur sens spirituel. Jésus les remplaçait par quelque chose de nouveau et de meilleur.
Nettoyer le temple
Dans le même ordre d’idée, Jean écrit ensuite que Jésus a chassé les vendeurs du temple (Jean 2 : 13). Les commentateurs bibliques consacrent plusieurs pages à se demander si cet épisode est le même que celui relaté par Matthieu (chapitre 21, verset 12), mais qui, dans son récit, le place à la fin du ministère de Jésus. Quoiqu’il en soit, Jean, contrairement à Matthieu, décrit l’événement au début de son évangile en raison de sa symbolique. Là encore, Jean situe le récit dans le contexte du judaïsme : « La Pâque des Juifs était proche » (verset 13). Jésus trouva dans le temple des vendeurs d’animaux (destinés aux sacrifices d’expiation et d’actions de grâces) et des changeurs de monnaies (pour payer les taxes du temple). Donc Jésus prit un fouet et les chassa hors du temple. C’est surprenant qu’un seul homme puisse chasser autant de vendeurs à la fois. Je pense que les vendeurs savaient qu’ils ne devaient pas se trouver là, et que les gens présents ne tenaient pas non plus à qu’ils y soient. Jésus a donc agi selon le désir de la foule, et les vendeurs savaient qu’ils étaient en minorité par rapport à celle-ci. L’historien Flavius Josèphe mentionne plusieurs autres cas où les responsables juifs avaient voulu changer la manière dont certaines choses se pratiquaient, mais qu’ils s’étaient heurtés à la désapprobation violente des citoyens qui les contraignirent à y renoncer. Jésus ne s’est pas opposé à ce que l’on vende des animaux destinés aux sacrifices, ou à ce que l’on échange de l’argent pour les offrandes du temple. Il n’a rien dit sur les prix que les vendeurs pratiquaient. Son objection concernait simplement l’endroit où ils faisaient leur commerce ; ils agissaient dans la maison de Dieu en en faisant une maison de trafic (verset 16). Ils avaient transformé la religion en une affaire de commerce. Donc, les responsables juifs n’ont pas arrêté Jésus, car ils savaient très bien que la foule Le soutenait, mais ils Lui ont néanmoins demandé de quel droit Il avait fait cela (verset 18). Jésus ne fit aucune allusion à ce qui n’allait pas dans le temple, mais Il changea complètement de sujet, pour dire : « Détruisez ce temple, et je le rebâtirai en trois jour » (verset 19). Jésus parlait de Son propre corps, mais les leaders juifs ne l’ont pas compris ainsi. À l’évidence, ils ont considéré la réponse de Jésus comme ridicule, mais ils ne L’ont pas arrêté pour autant.
La résurrection de Jésus montre qu’Il avait l’autorité pour purifier le temple, et que Ses paroles constituaient la préfiguration de sa prochaine destruction. Lorsque les responsables juifs tuèrent Jésus, ils détruisirent du même coup le temple, car la mort de Jésus rendit caduques tous les sacrifices qui s’y faisaient. Et trois jours plus tard, Jésus fut ressuscité et Il établit un nouveau temple, Son Église.
Beaucoup crurent en Jésus à cause des signes miraculeux qu’Il accomplit, nous dit Jean (Jean 4 : 54 relate le « deuxième » signe miraculeux ; cela me fait penser que l’épisode des vendeurs du temple n’est pas placé selon l’ordre chronologique ; cela importe peu parce que ce récit est une représentation du ministère de Jésus). Jésus allait mettre un terme au système sacrificiel du temple ainsi qu’à ses rituels de purification ; les responsables juifs allaient L’y aider, sans le savoir, en essayant de tuer Jésus. Mais trois jours plus tard, l’eau serait changée en vin et les rituels dénués de vie seraient transformés en la meilleure boisson qui soit.
En rapport avec nous
Quelles leçons pouvons-nous tirer de ces deux récits ? Premièrement, il serait bien que les chrétiens se demandassent si certaines de nos traditions ne seraient pas dépassées, et si elles ne nous empêcheraient pas de voir les nouvelles voies de croissance dans lesquelles Christ voudrait nous voir marcher. Il pourrait s’agir de nos fêtes liturgiques ou de la manière dont on les observe. Peut-être est-ce la manière dont nos Églises sont organisées et dirigées ? Peut-être s’agit-il des restrictions inutiles concernant qui peut faire quoi ? Il pourrait s’agir d’attitudes envers l’évangélisation même. Nous ferions bien de nous demander si nos traditions ne sont pas devenues aussi caduques que les eaux de purification, et si Jésus ne voudrait pas les changer en quelque chose de beaucoup plus stimulant. Nous pouvons aussi nous interroger sur notre attitude envers l’argent. Est-ce que l’argent occupe une place plus importante à nos yeux que notre relation avec Dieu ? Nous pouvons nous poser cette question aussi bien au regard de notre dénomination, qu’à celui de notre église locale. Et l’on peut se demander d’un point de vue personnel, si le temps passé à faire du shopping ou à parler d’argent est plus important que celui que nous consacrons à l’Église. Le matérialisme et les soucis financiers occupent-ils la place de l’adoration que nous devrions consacrer à Dieu ? Ces deux questions ne valent-elles pas la peine d’être posées ?