Étiquette (historique de l')

Face à une standardisation toujours plus grande des formes de bouteille, l'étiquette reste le meilleur support d'identification pour le vin. Succincte autrefois, elle contient aujourd'hui de plus en plus d'informations, à tel point que les contre-étiquettes se multiplient pour réunir les éléments techniques tels que description du vin, zone de production, accompagnement des mets, etc. Chaque pays, chaque région viticole est reconnaissable à un style particulier d'étiquette. Du grand classicisme des étiquettes du Bordelais à la modernité "design" de certains vins italiens en passant par le "néo-rétro" des vins californiens, l'étiquette traduit toujours trois impératifs: information, séduction, caution. En fonction de son choix, le producteur mettra en avant l'un ou l'autre de ces éléments. Mais quelques mentions sont obligatoires ou indispensables partout: nom du producteur, catégorie du vin, millésime pour les bons vins, titre alcoolique, contenance. Le nom du vin est souvent celui du domaine, de la région ou du cépage, voire une marque déposée.

Les étiquettes de corps ne doivent pas déborder de la partie cylindrique de la bouteille, sous peine de voir apparaître des plis. Les collerettes doivent être adaptées à la forme des bouteilles, c'est-à-dire ne pas déborde, en bas, sur la partie cylindrique de la bouteille, ni sur la partie supérieure arrondie de son col. En règle générale, les étiquettes de corps et les collerettes conventionnelles ne doivent pas couvrir plus de la moitié de la bouteille. Certaines machines permettent toutefois de poser des étiquettes plus longues. En cas de contre-étiquettes, l'intervalle avec l'étiquette de corps doit être au minimum de 15 mm. Les différentes parties constitutives de l'étiquette de corps, par exemple, avec une forme particulière, ne doivent pas être trop faibles, ni présenter des décrochements à angles vifs. Ceux-ci pourraient être à l'origine de déchirements. C'est pourquoi le design de l'étiquette doit être conçu avec des raccordements graduellement arrondis.

De cette immense variété s'est développé la collection d'étiquettes qui est devenue une activité reconnue. Parmi les œuvres d'art originales figurant sur des étiquettes, la collection de Château Mouton Rothschild créée en 1945, avec pour chaque millésime une œuvre commandée à un artiste contemporain, reste la plus célèbre et attribue au vin de ce domaine réputé une plus-value recherchée. Désormais, les étiquettes auto-adhésives, les procédés sérigraphiques qui relaient les procédés d'impression sur papier font le désespoir des collectionneurs (voir œnographilie). Les étiquettes traditionnelles à la colle soluble à l'eau est un marché en constante régression. Elles sont réservées au grand négoce, alors que les étiquettes auto-adhésives sont adoptées par la plupart des domaines, prenant ces dernières une importance grandissante sur ce marché. C'est le cas notamment au moment du renouvellement des chaînes d'embouteillage L'intérêt de l'adhésif est de ne pas se détacher dans le seau à glace, d'où son attrait pour un service de qualité. Enfin, l'adhésif est un moyen de lutte contre la falsification, la réutilisation de l'habillage de grandes bouteilles ne pouvant plus être si facilement décollé pour une réutilisation frauduleuse.

Les passe-partout sont des étiquettes avec décor, prêtes à l'emploi, chez les imprimeurs spécialisés, sur lesquelles il n'y a plus qu'à ajouter un texte personnalisé.

Buveurs d'étiquettes, nom donné aux amateurs mondains qui apprécient davantage la célébrité de l'étiquette que le vin lui-même. Voir Musée de la Vigne et du Vin (Informations et déviances).