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Créée en 1954, la Confrérie du Guillon a pour objectif d’illustrer et promouvoir les vignobles et les vins vaudois.
Unissant les gens des métiers de la vigne et du vin à des personnalités venues d'autres horizons, les Conseils de la Confrérie du Guillon proclamaient, en 1954, leur attachement aux vignes et aux crus du Pays de Vaud et leur volonté de s'en faire les ambassadeurs. L'esprit n'a pas varié.
Avec à sa tête un Gouverneur et une quarantaine de Conseillers (jouant le rôle d’exécutif), la Confrérie du Guillon organise une quinzaine de ”ressats” annuels dans le cadre majestueux du Château de Chillon.
Le ressat débute avec l’intronisation solennelle des nouveaux Compagnons et se poursuit par un repas gastronomique, au cours duquel des crus et des mets - les uns sélectionnés par l’Office des Vins Vaudois et la Confrérie du Guillon, les autres apprêtés par des chefs réputés - sont présentés par des Chantres des Vins et des Clavendiers débordant de verve, d'humour et de fantaisie.
Si les ressats sont largement hospitaliers à la gent féminine, en revanche, jusqu'en 2004, seules les personnes de sexe masculin pouvaient faire acte de candidature, en présentant une requête parrainée par un Compagnon et contresignée par un membre des Conseils de la Confrérie du Guillon.
Les costumes des Conseillers se composent d’une robe, d’un surplis et d’une toque, dans quatre jeux de couleurs différentes, éléments auxquels s’ajoute une chaîne pectorale en étain à l’enseigne de la confrérie. Un ruban de couleur verte, auquel est également attaché le sigle de la confrérie, distingue les Compagnons intronisés. À chacun de ses ressats, la Confrérie du Guillon intronise également des personnalités du monde de la politique, de l’économie, des arts, des sciences et des sports. Selon leur prééminence, ces personnages sont reçus aux titres de Compagnon Juré, Compagnon Majoral ou Compagnon d’honneur (avec un ruban de couleur différenciée pour chaque titre). Après avoir passé l’épreuve du ”tirer au Guillon”, tous les candidats se présentent devant le Gouverneur, qui les invite à prêter serment de respect aux vins vaudois. En foi de quoi, le Gouverneur les convie à boire à la coupe du Guillon et les intronise après avoir prononcé la formule rituelle « Bois ce vin et sois bon comme lui ! ».
La Confrérie du Guillon s’est dotée de tout un répertoire de vocables typiquement vaudois. Ainsi le ”guillon” désigne chez les vignerons la petite cheville de bois plantée dans le tonneau et au moyen de laquelle on soutire le vin (fausset). Pour sa part, le mot de ”ressat” s’applique au repas de fête offert à ses ouvriers par le vigneron ou le paysan pour marquer la fin des travaux de saison (moissons, vendanges, etc.). Certains membres des Conseils portent des titres également inspirés du terroir vaudois, tels que Tabellion, Clavendier, Banneret, Coutumier, etc.
À ce jour, la Confrérie du Guillon compte plus de 4’000 membres de tous milieux et horizons. Ils sont répartis dans toute la Suisse. À dessein de favoriser des activités régionales, la Confrérie du Guillon a institué des ”Cotterds” à Fribourg et en Suisse alémanique (Berne, Bâle, Lucerne, Zurich, Saint-Gall), conduits par des Préfets, qui ont rang de membre des Conseils.
Parmi les activités hors ressats de la Confrérie du Guillon, il faut citer les ”Quatre Heures du Vigneron” qui, une fois l’an (sur deux samedis à fin août), réunissent plusieurs centaines de participants dans un domaine ou un village viticole vaudois. Alors que pour les ressats, la tenue de soirée est exigée, on s’allège ici de toutes contraintes protocolaires dans un esprit fraternel et débonnaire.
En coédition avec l’Office des Vins Vaudois, la Confrérie du Guillon publie la revue semestrielle ”Le Guillon” (revue de l’économie vitivinicole vaudoise), deux éditions en français et en allemand. Enfin, tous les deux ans, la Confrérie du Guillon décerne le ”Prix du Château de Châtagneréaz”, doté d’un montant de Frs. 5’000.-- par MM. Schenk SA, à Rolle, à l’auteur d’un ouvrage ou à un journaliste (multimédia), qui s’est signalé par ses qualités de style et d’expression dans le domaine de la vigne et du vin.
Mai 2004 : La Confrérie du Guillon s’ouvre aux « dames compagnons »
Pour fêter son cinquantenaire, le Guillon s’offre une mini-révolution pour coller à la modernité. Ces « dames compagnons » ne sont pas toutes présentes sur la photo officielle. On voit au premier rang Kathrin Schindler-Pfister, Susi Scholl, Eva Zwahlen et Elsbeth Hobmeier.
Formellement décidée par les Conseils du Guillon en décembre dernier, l’admission des femmes au sein de la Confrérie est dès lors effective. Trois femmes d’outre-Sarine ont alors été intronisées « dames compagnons ».
Samedi soir 1er mai 2004, 18 h 50, les cuivres du Guillon ouvrent la cérémonie d’intronisation. Le prévôt exalte l’esprit de la Confrérie et de ses ressats : « Une soirée où l’on parle en termes aimables, spirituels et poétiques de notre noble sol vaudois. » Et évidemment, des vins qui y sont vinifiés.
À l'heure d’annoncer les intronisations, le conseiller Claude Mani rattrape rapidement une omission : « Candidats... et candidates ! » Et glisse : « Il faudra adapter le discours. » Quelques minutes plus tard, la Confrérie vivra un tournant de son histoire. Désormais, les femmes y seront admises à l’égal des hommes, selon le titre adapté de « dames compagnons ». Ce soir-là, trois franchiront ce pas.
Des femmes, mais sans l’ivresse
Une petite révolution pour cette confrérie née le 9 juillet 1954, de la nécessité de valoriser les vins indigènes face à la concurrence des importations.
Gouverneur du Guillon de 2001 à 2011, Philippe Gex (photo en costume de Gouverneur) l’a expliqué en ces termes le matin même lors de la conférence de presse : « Aujourd’hui, les femmes œnologues conquièrent le monde, les consommatrices font la loi lors de l’achat des vins, qui se fait de plus en plus dans les grandes surfaces. Le Guillon sans femmes, c’est un peu comme un Roméo sans sa Juliette, comme une rose sans pétales. »
Et non sans épines, ajoutera malicieusement un conseiller. Soulignant peut-être que cette révolution ne s’est pas faite sans longues discussions, au terme desquelles deux tiers des conseillers ont voté favorablement. Certains justifiant leur refus par le fait que les femmes n’ont jamais été exclues totalement de ladite Confrérie (elles étaient notamment invitées aux ressats, aux côtés des compagnons).
Volonté d’ouverture, nécessaire modernisation ou opportunisme ? « Non, assure Philippe Gex, c’était au cœur de nos discussions depuis un moment. » La bonne santé de la Confrérie, forte de quelque 4'000 membres, et le rajeunissement de sa population laissent penser que cette nouveauté n’est pas issue de la nécessité de séduire de nouveaux membres.
Avec l’entrée des femmes dans la Confrérie, point d’ivresse toutefois. Le Guillon regarde d’un œil confiant l’entrée en vigueur du 0,5 pour mille en 2005. Du ressort exclusif du personnel durant les ressats, le service des vins y est mesuré et proposé durant une longue période (cinq à six heures). « Dans la grande majorité des cas, les convives sont au-dessous du 0,5 pour mille en sortant du château de Chillon », a assuré le conseiller Jean-Claude Vaucher, réfutant tout arrangement avec la gendarmerie. Avant de conclure : « Il y a deux manières d’être irrespectueux vis-à-vis du vin : trop en boire et ne pas en boire. »
Le nouveau Gouverneur dès 2012 est Jean-Claude Vaucher (phto en pullover rayé), œnologue et directeur général de Shenk Holding SA à Rolle.
La Confrérie du Guillon en chiffres :
- Une confrérie vinique — officiellement consacrée le 9 juillet 1954 au château de Glérolles (Saint-Saphorin) — dont le but est d’illustrer et de promouvoir les vins vaudois.- Quelque 4'000 membres, dont 3'008 compagnons, 39 conseillers bénévoles (répartis au sein du « Petit Conseil », l’organe exécutif et du « Grand Conseil », l’organe législatif) et 7 préfets. Et depuis samedi 1er mai, 3 « dames compagnons » (toutes trois d’origine suisse alémanique).
- Plus de 700 ressats (dont 664 au château de Chillon) au cours desquels plus de 150'000 convives ont été accueillis.
- 7 cotterds (ou ambassades), réparties dans les cantons de Fribourg, Berne, Bâle, Lucerne, Zurich, Saint-Gall et du Jura.
Source : Corinne Feuz, 24 Heures, 3/05/2004 - revu 01.10.2011.
Quelle: Forêt domaniale