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Agneau de pré-salé

Tous n'ont jamais atteint la notoriété de ceux de Pauillac ou de la Baie du Mont-Saint-Michel (Bretagne) ou de la Baie de Somme (Picardie) même si ces derniers mettent sur le marché que des quantités confidentielles. En quelques mots dans la « famille agneau » sachons distinguer : l’agneau de boucherie, dit agneau blanc même si sa viande est rosée claire, est élevé et engraissé en bergerie ; l’agneau d’herbe qui a grandi en plein air se nourrissant d’abord de lait maternel puis d’herbe. Sa chair est plus colorée que celle du précédent ; l’agneau de lait qui, comme son nom l’indique, se nourrit exclusivement du lait de sa mère, il est léger, 7 à 10kg, vu son âge d’abattage : 1 à 2 mois, sa chair est blanche et d’une saveur peu prononcée ; enfin l’agneau de pré-salé. 

Le lieu d’engraissement de celui-ci lui confère une viande d'une saveur exceptionnelle due principalement aux herbes marines salées qui tapissent les prés recouverts par les grandes marées et dont se régalent les brebis. « Les marais salés sont la partie supérieure de la zone de balancement des marées (estran ou espace intertidal). Ils se développent dans le fond des baies et des estuaires, là où une sédimentation fine se produit, à l’abri des houles et des forts courants. Les plantes qui occupent cet espace sont adaptées à la présence d’eau salée et se répartissent selon un gradient de salinité du substrat. Sous pâturage, les marais salés sont constitués d’une prairie très largement dominée par la Puccinellie qui est pratiquement la seule plante capable de supporter un pâturage régulier. » 

Par les temps qui courent ces marais salés sont de fantastiques usines biologiques qui devraient constituer pour les consommateurs, soit disant préoccupés par l’agriculture durable en tant que citoyens, des lieux qui ne soient pas que des réserves d’indiens mais aussi des pompes à valeur ajoutée pour les éleveurs. Mais, comme d’habitude, sous la pression du moins cher que moins cher, des nouveaux épiciers monopolistiques, les Français consomment essentiellement de la viande de mouton importée de Nouvelle-Zélande. Au lieu de toujours râler, de verser des larmes de crocodiles sur la disparition des éleveurs du Massif Central, d’aller chercher midi à quatorze heures, mettre sous le nez de nos concitoyens la somme de leurs contradictions permettrait sans aucun doute de leur faire prendre conscience que l’élevage à l’herbe, dans les zones difficiles, constitue le seul recours. Nous nous retrouvons dans la configuration de l’industrie textile dans les années 1980. Si rien n’est fait pour que le revenu de ces éleveurs ne soit plus constitué que par des primes européennes, et en dépit des éternels poujadistes qui nous serinent que leurs impôts doivent essentiellement financer les flics et les militaires et que les éleveurs n’ont qu’à se reconvertir et faire pousser des fraises hors-sol, la réinjection d’un tout petit peu d’argent dans le prix de ces produits de haute qualité sociale et environnementale est un impératif.

Quelle: HACCP Groupe