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De son nom complet " Musée de la Vigne et du Vin, Musée international de l'Étiquette (Aigle-Suisse) ", c'est un lieu prestigieux en plein vignoble, à visiter absolument.
C'est au Château d'Aigle, en plein vignoble du Chablais, que les Musées de la Vigne, du Vin et de l'Étiquette ont trouvé le lieu idéal où préserver près de 2000 ans d'histoire et de patrimoine. Ils sont aujourd'hui rassemblés sous le nom de "Citadelle de la Vigne et du Vin", un ensemble remarquable, dominant la ville d'Aigle, à l'extrémité de la plaine du Rhône en Suisse, avant que le fleuve ne se jette dans le lac Léman, face à l'imposant massif des Dents du Midi. La mise en valeur de ces importantes collections sauvegarde le patrimoine vigneron et toutes les traditions culturelles de la vigne et du vin.
Le Château :
Précisons que le Château d'Aigle a été construit, probablement au début du XIIIe siècle, par la famille de Saillon qui possédait, au nom des Comtes de Savoie, de nombreux droits sur Aigle et ses environs. À l'origine ce n'était qu'une tour fortifiée ou forcia, mais très rapidement elle fut entourée de divers corps de bâtiments et d'une muraille.
Partiellement incendié par les Bernois et leurs alliés lors de leur conquête de la région en 1475, le château fut reconstruit et transformé par eux dès la fin des années 1480. L'élément le plus marquant du château actuel, la Tour carrée, fut édifié à cette époque pour remplacer une tour ronde. Aux siècles suivants, l'ensemble fut peu à peu modifié pour devenir non plus un simple château fort, mais la résidence prestigieuse des Gouverneurs bernois. Après la Révolution vaudoise de 1798, il fut acquis par la Commune d'Aigle qui en fit dès 1804, le siège du tribunal et des prisons de district et ce jusqu'en 1972. Un drapeau blanc flottait parfois au sommet de la tour lorsque le château n'abritait pas d'hôtes prisonniers. On suppose qu'il s'agissait d'une initiative du geôlier (ou de la geôlière), sans pouvoir en préciser davantage. Il accueillit aussi l'hôpital d'Aigle de 1804 à 1832. De 1971 à 1992, treize étapes de restauration ont permis de donner aux bâtiments leur aspect actuel. Le château d'Aigle est ainsi devenu un lieu de culture et de convivialité, puisqu'il accueille le Musée de la Vigne et du Vin et trois salles pour réceptions, banquets et séminaires, ouvertes aux manifestations publiques et privées.
La Maison de la Dîme :
À l'angle nord-ouest de l'actuelle Maison de la Dîme fut construite, probablement à la fin du XIIe siècle, la maison forte des chevaliers d'Aigle, la famille de Allio. Au XIVe ou au XVe siècle, ce bâtiment fut modifié pour devenir le lieu où un fonctionnaire du Comte de Savoie, le métral du vidomnat d'Aigle, jugeait les causes civiles et criminelles.
En 1587, le Gouverneur bernois Antoine Dachselhoffer reconstruisit à cet emplacement un édifice plus grand devant servir de grange au château. Cet événement est rappelé, au-dessus de la porte de grange (entrée principale du bâtiment actuel), par les armoiries dudit Gouverneur. À l'origine, elles étaient flanquées de celles de la République de Berne qui furent martelées lors la Révolution de 1798.
La grange du château, outre l'espace pour le foin, avait deux écuries, une étable, une cave, une aire pour battre le grain et divers logements, dont une chambre pour le tonnelier du Gouverneur. Elle servait en outre à recevoir une partie du produit des dîmes de la région. La dîme était un impôt en nature perçu sur les récoltes et sur le bétail nouveau-né, que Leurs Excellences de Berne stockaient pour pallier une éventuelle disette et empêcher toute spéculation.
Vendue après la Révolution vaudoise, la grange voit se succéder différents propriétaires privés pendant tout le XIXe siècle. En 1913 la Commune d'Aigle acquiert une partie de l'édifice et en 1987 elle devient propriétaire de l'ensemble du bâtiment.
Restaurée de 1993 à 1996 la grange du château est devenue la Maison de la Dîme qui accueille le Musée international de l'étiquette, le restaurant la Pinte du Paradis avec le Cellier du Chablais et une salle de réception, la Salle des Excellences.
La grande salle de ce bâtiment était percée de quatre fenêtres dont l'une, visible depuis la terrasse du restaurant La Pinte du Paradis, a pu être restituée dans son aspect d'origine. Ces fenêtres ont été condamnées, probablement dans la première moitié du XVe siècle, lorsque le bâtiment a reçu une affectation plus utilitaire.
Le Musée de la Vigne et du Vin :
Le Musée de la Vigne et du Vin fut fondé par la Confrérie du Guillon en 1971, avec pour mission première de sauvegarder le patrimoine vigneron vaudois qui tendait à disparaître.
Il illustre dans ses 17 salles la dimension culturelle de la vigne et du vin dans le Canton de Vaud, en Suisse et dans les pays limitrophes. Ainsi, outils, pressoirs, futaille, alambic, channes, barils, mesures, bouteilles, bouchons, tire-bouchons, taste-vin, verres, carafes et autres reliques vitivinicoles conduisent le visiteur du cep à la table. Soucieux de présenter les objets traditionnels de la vigne et du vin en situation, le Musée de la Vigne et du Vin a reconstitué, avec des personnages, une scène de pressoir à la vendange ainsi qu'un atelier de tonnelier.
La fastueuse, splendide et séculaire Fête des Vignerons de Vevey (voir aussi l'entrée sous Fête) est aussi à l'honneur. Son histoire et ses rites sont illustrés par différents objets et costumes et surtout par la reconstitution, avec musique, du cortège de la fête de 1833.
Le musée se devait de ne pas oublier le cadre quotidien du vigneron. C'est ainsi que la cuisine d'un vigneron des années 1840 a été reconstituée et qu'à côté, dans la "chambre" qui est la pièce principale de la maison, un vigneron des années 1880 attend la visite de quelques amis.
L'art populaire, les arts appliqués et les beaux-arts sont aussi naturellement présents au Musée de la Vigne et du Vin. Outre les tableaux et gravures d'artistes vaudois du XXe siècle, présentés dans la salle Bâtisseurs et Poètes, signalons par exemple les caricatures de Daumier qui brocardent, avec finesse et acuité, les travers des bourgeois à la vigne et ceux des buveurs parisiens.
Musée international de l'Étiquette :
En face du Château d'Aigle, à la Maison de la Dîme, se trouve le Musée international de l'Étiquette. Fondé en 1991 par la Confrérie de l'Étiquette, il présente dans sa vaste salle d'exposition 200 ans d'histoire dans 52 pays à travers un millier d'étiquettes de vin, datées principalement du début du XIXe siècle aux années 1960.
Un peu d'histoire:
L'histoire de l'étiquette de vin, sous la forme d'un petit papier annoté à la main ou imprimé, commence au cours du XVIIIe siècle. À cette époque, sous l'impulsion conjuguée de la découverte du champagne, qui réalise sa "prise de mousse" en bouteille, de la fabrication de bouteilles de verre plus solides et moins chères, et de la généralisation du bouchage au liège, le commerce du vin sous flaconnage de verre, avec une étiquette, tend à remplacer le transport en fûts.
Mais c'est l'invention, en 1797, de la lithographie, qui permet d'imprimer en grande quantité et facilement toutes sortes d'illustrations, qui donnera une impulsion fondamentale au développement de l'étiquette moderne. Dès les débuts du XIXe siècle, l'Allemagne et la Champagne, suivies bientôt par le reste du monde, produisent en quantité ces petites vignettes de papier qui habillent les bouteilles de vin. Tout d'abord ornée de motifs décoratifs qui encadrent le nom du lieu de production et parfois l'année de récolte, l'étiquette devient rapidement le support d'un foisonnement d'images : scènes de la vie quotidienne, vues paysagères, œuvres artistiques ou encore séries de médailles glanées lors de concours.
Informations et déviances :
Une étiquette de vin est en même temps une carte de visite et une affiche publicitaire; elle précise à l'acheteur, et au consommateur quel vin se trouve dans la bouteille, où il a été produit, par qui, et parfois encore elle donne l'année de la récolte.
Au fil du temps, et principalement au-delà des Océans, certains noms de régions ou d'appellations européennes ont été (et sont toujours) utilisés comme nom générique de vins sans forcément qu'ils ressemblent aux originaux ni par leur goût, ni par les cépages utilisés. Ce double-jeu a d'une part un aspect commercial, puisqu'il s'agit d'attirer le consommateur avec un nom connu et réputé. D'autre part, c'est la marque d'une évolution linguistique. En traduction, ces termes ont pris un sens différent et plus large. Désireuse de mettre de l'ordre et de défendre ses appellations, l'Union européenne a conclu de nombreux accords pour mettre fin à l'emploi abusif de noms géographiques ou d'appellations. C'est ainsi que bientôt, seuls des vins d'appellation d'origine garantie pourront porter des noms tels que Chablis, Moselle, Sauternes, Chianti ou Graves. Rappelons cependant que ni le nom ni la mention d'appellation d'origine ne sont une garantie de qualité. Cela signifie simplement que le vin provient d'une région géographique déterminée et qu'il correspond à des règles de production et d'encépagement bien définies.
Le parcours du musée:
Souvenir de bouteilles prestigieuses ou de voyages lointains, les étiquettes racontent l'histoire à leur manière et permettent de connaître l'étendue de la civilisation du vin dans le monde. Reflets de l'imaginaire collectif, elles témoignent des rapports que l'homme entretient avec le vin. Le parcours de l'exposition permet, dans sa partie géographique, d'apprécier l'étonnante diversité de l'étiquette au cours du temps et dans le monde. Dans sa partie thématique, le musée permet de découvrir l'évolution chronologique de trois étiquettes significative: "Château Mouton-d'Armailhac et Château Mouton-Rothschild" en Pauillac dans le Bordelais, et "La République" d'Épesses dans le Canton de Vaud. Mais le visiteur pourra aussi découvrir quelques étiquettes fantaisistes et illégales.
Chaque année une exposition temporaire illustre un aspect particulier du monde fascinant de l'étiquette de ses thèmes.
La Pinte du Paradis :
Dans ce que les Vaudois nomment la Citadelle du Vin, cette pinte typiquement vaudoise porte le plus justifié des noms, celui du lieu-dit cadastral. Elle occupe tout le rez-de-chaussée de la Maison de la Dîme. Avec une quarantaine de vins de tout le Chablais en promotion, elle fonctionne un peu sur le modèle d'un caveau, avec chaque semaine, un vin blanc en dégustation au verre. Une salle, le Cellier, est une annexe du restaurant avec, pendant la belle saison, une terrasse panoramique de 50 places et sa place de jeux au cœur de la vigne. Ce complexe de restauration qui porte bien son nom, tant il est paisible, est un utile complément à la visite des musées.
Organisation de réceptions :
Au château, la Salle des Communes accueille toute l'année jusqu'à 180 personnes et la Salle de la Bourgeoisie convient pour des manifestations de 40 personnes. À la Maison de la Dîme, la Salle des Excellences accueille jusqu'à 200 personnes. On peut également réserver tout le Château. Des collaborateurs sont à disposition au numéro de téléphone +41 (0)24 466 21 30 pour tout conseil, en particulier sur le choix des trois restaurateurs-traiteurs attitrés.
Pratique :
Le restaurant La Pinte du Paradis est ouverte d'avril à octobre, le mardi de 10 h à 18 h (lundi fermé),
du mercredi au samedi : de 10 h à 23 h, le dimanche de 10h à 18h.
Fermé le dimanche soir, lundi toute la journée et mardi soir. Renseignements et réservations Tél. +41 (0)24 466 18 44. www.lapinteduparadis.com
Horaires d'ouverture des Musées
2011 - du 19 mars au 30 octobre : 11 h à 18 h. Lundi fermé.
Juillet et août : tous les jours de 11 h à 18 h.
Les musées sont fermés du 1er novembre au 31 mars.
Renseignements et réservations
Du 1er avril au 31 octobre : du mardi au vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h.
Du 1er novembre au 31 mars : du mardi au vendredi de 9 h à 12 h.
Château d'Aigle, case postale 453, CH-1860 Aigle
Tél. +41 (0)24 466 21 30 - Fax +41 (0)24 466 21 31
Courriel: info@museeduvin.ch
Directrice Florence Winteler, Tél. +41 (0)24 466 21 30
Musées de la vigne, du vin et de l'étiquette, case postale 453, CH-1860 Aigle
Tél. réception +41 (0)24 466 21 30, Fax +41 (0)24 466 21 31,
Conservateur Nicolas Isoz, Tél +41 (0)24 466 60 80, Fax +41 (0)24 466 21 31
Site Internet: http://www.chateauaigle.ch