Constellation Brands Inc.

Le plus important groupe mondial dont le siège est à Fairport, New York est producteur et distributeur de spiritueux, de vins, de bières et de toutes catégories d'alcools et autres apéritifs. Avec un assortiment de plus de 200 boissons, son offre reste inégalée. Sa dimension est une combinaison de croissance organique et d'acquisitions. Constellation Brands est divisé en deux divisions opérationnelles : Constellation Wines et Constellation Beers and Spirits.

Le groupe américain Constellation, numéro un mondial du vin, projette de consolider ses activités de distribution, et d’accroître ses capacités de stockage et d’embouteillage au Royaume-Uni pour faire face à la croissance de son activité en Europe. Son centre de distribution actuel, basé à Bristol, dispose d’une capacité de 24 millions de bouteilles par an. La nouvelle usine, qui devrait ouvrir en 2009, aura, elle, une capacité d’au moins 53 millions de cols. Sa localisation est encore à l’étude. Le groupe américain espère ainsi réduire les coûts de transport et de fabrication de sa filiale européenne.

Le 5 juin 2006 est une journée très spéciale pour Constellation puisque la Société accueille Vincor au sein de sa famille internationale caractérisée par des employés, des marchés et des marques dynamiques dans le monde des boissons alcoolisées ; famille dont tous les membres partagent une vision commune consistant à créer de la valeur en augmentant nos affaires", a affirmé Richard Sands, président et chef de la direction de Constellation Brands. "Comme nous l'avons déclaré publiquement à de nombreuses reprises depuis notre annonce du 3 avril, il s'agit d'une association naturelle qui est bénéfique mutuellement pour l'influence géographique et le portefeuille de marques, et qui créé une équipe d'entrepreneurs étoiles de classe mondiale qui est en mesure de garder son rythme de croissance dans le futur. Au cours des quelques prochaines semaines, nous finaliserons notre plan de consolidation qui rassemblera les meilleures pratiques des deux organisations. La journée d'aujourd'hui représente une autre étape importante dans la croissance de Constellation."

Au Canada, la société continuera d'exercer ses activités sous le nom de Vincor Canada, qui est une société active distincte des sociétés vinicoles de Constellation à travers le monde. L'acquisition de Vincor permet à Constellation d'être la première société vinicole au Canada, qui devient le cinquième marché en importance dans le monde, et de renforcer ses positions dans les quatre autres marchés principaux, soit les États-Unis, l'Europe, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Constellation possède désormais environ 10'000 employés et 250 marques, et produit, en tant que principale vinerie mondiale, environ 110 millions de barils de 9 litres de vin de marque par année, soit l'équivalent d'environ 1,3 milliard de bouteilles de 750 ml.

L'américain Constellation Brands, premier groupe viticole du monde et notamment propriétaire de la bière Corona, a relancé le mouvement de consolidation d'un secteur encore en convalescence aux États-Unis, en s'offrant le groupe familial Robert Mondavi pour un milliard de dollars.

Avec cette opération, Constellation Brands creuse encore son avance sur ses concurrents, avec 3,5% de part du marché mondial. Il contrôle aujourd'hui déjà un cinquième du marché américain. "L'histoire de Constellation est incroyable, il y a dix ans, c'était un petit groupe de la côte Est des États-Unis", souligne Cyrill Penn, rédacteur en chef du magazine WineBusiness Monthly. Après plus d'une douzaine d'acquisitions, Constellation accède en 2003 au premier rang mondial du négoce de vin, en fusionnant avec l'australien BRL Hardy. Il est aujourd'hui propriétaire de plus de 200 marques d'alcool, dont des vins chiliens, australiens, mais aussi des bières Corona, Tsingtao.La dernière opération en date, le rachat de Mondavi, qui devrait être finalisé début 2005, "est définitivement positive pour le groupe, les marques du portefeuille de Mondavi sont fortes, et Mondavi va profiter de l'importance du réseau de distribution de Constellation à travers le monde, notamment en Grande-Bretagne", estime Enishka Clarke, analyste au sein de l'agence financière Standard and Poor's.

Constellation ne semble donc pas s'essouffler, et devrait réussir une fois de plus à absorber sa dernière conquête. Le rachat, qui devrait dégager des bénéfices dès le premier exercice, "va permettre de créer de la valeur qui sera distribuée aux actionnaires", assure Mme. Clarke.

Les finances du groupe devraient même être assez solides pour ne pas être affectées à court terme, estime-t-elle, et ce même si Constellation s'est engagé à reprendre 325 M USD de dette de Mondavi, un groupe engagé avant son rachat dans un processus de réorganisation pour abaisser ses coûts et rétablir sa santé financière.

"Il y a quelques mois, si les responsables de Constellation avaient dit qu'ils allaient racheter Mondavi, tout le monde les auraient pris pour des mauvais garçons. Mais avec tout ce qui s'est passé chez Mondavi ces derniers mois, Constellation apparaît finalement comme le chevalier blanc !", résume Cyrill Penn.

Affecté par une surproduction de raisin dans le vignoble californien, Mondavi avait en effet annoncé en septembre son intention de vendre ses marques de luxe, sur lesquelles il a pourtant assis sa réputation, au profit de vins bon marché. Beau joueur, Constellation s'est engagé à conserver à Oakville, dans la Napa Valley californienne, le siège historique du groupe familial fondé en 1966, et à ne se séparer d'aucune de ses divisions. Mais plus généralement, ce rachat pourrait laisser augurer d'une phase de consolidation sur un marché américain renaissant, fort de 3'000 à 4'500 exploitations selon les estimations.

"Les acteurs du secteur se demandent aujourd'hui si ce rachat ne va pas lancer un nouveau mouvement de consolidation, notamment en raison de la structure même de l'industrie américaine, où une trentaine de gros acteurs représentent 95% des volumes", explique M. Penn.

La consolidation de l'industrie viticole américaine, qui se classe désormais au quatrième rang mondial derrière l'Italie, la France et l'Espagne, avec 7% de la production mondiale de vin, selon l'Association nationale des producteurs de vin, WineAmerica, "est inévitable", en conclut-il.