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La profession d'œnologue se situe au centre des activités vitivinicoles, le plus souvent en amont des filières de commercialisation. C'est une formation de niveau universitaire qui correspond à la définition établie par l'Organisation de la Vigne et du Vin (OIV):
L'œnologue est la personne qui, en raison de ses connaissances scientifiques et techniques consacrées par le diplôme correspondant de niveau supérieur ou universitaire est capable de remplir, dans le respect des bonnes et loyales pratiques, les fonctions suivantes: appliquer rationnellement les enseignements reçus ou puisés dans les mémoires scientifiques et techniques; procéder à des recherches technologiques; collaborer à la conception du matériel employé en technologie et pour l'équipement des caves; collaborer à l'établissement et à la culture du vignoble; prendre la pleine responsabilité de l'élaboration des jus de raisin, des vins et des produits dérivés du raisin et en assurer la conservation; procéder aux analyses (physique, chimique, microbiologique et organoleptique) des produits ci-dessus et en interpréter les résultats; être en mesure d'apprécier les relations existantes entre l'économie, la législation vitivinicole et la technique œnologique et organiser la distribution du produit.
L'œnologue a pour mission d'élever des vins de qualité correspondant aux exigences requises par le marché. Ses compétences peuvent s'exercer dans un laboratoire d'analyses, pour la recherche appliquée, auprès d'organismes de conseils et vulgarisation, dans une exploitation viticole (privé, coopérative), dans le négoce, l'industrie ou l'enseignement. Les défis actuels sont multiples. Ils concernent le produit dans son environnement technique, écologique, économique, culturel et social.
Le vin, boisson céleste s'il en est, accompagne le quotidien des hommes depuis plusieurs millénaires. Boisson de culte, boisson de fête ou boisson de table, le vin est avant tout une occasion de partage. À l'heure où la tendance est à l'uniformisation, l'œnologue veille à conserver et mettre en valeur les particularités de nos régions viticoles qui font la richesse et la diversité des vins suisses. Il est le relais d'une tradition millénaire à laquelle il intègre l'innovation avec éthique et cohérence.
La profession en Europe
L'Union Internationale des Œnologues (UIŒ) fédère plus de 20'000 œnologues dans le monde dont la majorité est en Europe. Chaque pays a sa filière de formation qui respecte la définition de la profession dictée par l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV). Outre les pays européens, l'Argentine, le Brésil, le Chili, l'Uruguay et le Canada sont membres de l'UIŒ.
Devenir œnologue
Le diplôme d'ingénieur HES en œnologie est une formation scientifique obtenue à l'école d'ingénieurs de Changins (EIC). Il donne droit au titre d'œnologue. La durée des études est de 7 semestres, précédés d'une formation pratique (CFC en viticulture ou œnologie) ou d'une formation jugée équivalente (minimum d'une année de stages pratiques dans les disciplines de viticulture et d'œnologie). Le niveau d'étude minimal est la maturité professionnelle.
Les études HES sont régies par la loi fédérale sur les HES (RS 414.71). Y sont notamment spécifiés:
- les conditions d'admission (Art 5)
- les études sanctionnées par le diplôme (Art 4)
Conversion du titre ETS en titre HES
Les détenteurs d'un titre d'ingénieur ETS en viticulture et œnologie peuvent obtenir a posteriori le titre d'ingénieur HES en œnologie pour autant qu'ils justifient d'une pratique professionnelle reconnue de cinq ans au minimum dans un champ professionnel correspondant ou de la fréquentation d'un cours postgrade de niveau universitaire. Aucun délai n'a été fixé pour le dépôt des demandes.
En collaboration avec l'Union Technique Suisse (UTS) et la Société suisse des économistes d'entreprise ESCES (SSE ESCES), l'OFFT a mis en place une plate-forme de renseignements.
Défense professionnelle
Les Unions nationales se chargent de défendre la profession dans leur pays. La défense professionnelle concerne l'utilisation du titre d'œnologue ainsi que sa fonction. En Suisse, l'Union Suisse des Œnologues défend l'utilisation du titre par un suivi rigoureux des médias du pays. Cette question est aussi traitée en collaboration avec l'Ecole d'Ingénieurs de Changins.
USŒ et UTS
En contact avec l'Union Technique Suisse (UTS), l'USOE suit de près le développement des négociations nationales et internationales avec pour objectif de promouvoir la reconnaissance des diplômes HES. Notamment la reconnaissance des études HES au niveau Master et non Bachelor comme c'est le cas actuellement.
USŒ et UIŒ
L'USŒ détient deux sièges à l'Assemblée Générale de l'Union Internationale des Œnologues (UIŒ). Cette dernière regroupe toutes les Unions nationales et représente les intérêts de la profession à l'OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) à Paris ainsi qu'à Bruxelles, dans le cadre des activités de l'Union Européenne (UE).
UIŒ et OIV
L'UIŒ a renforcé sa collaboration avec l'OIV depuis 2 ans en acceptant le statut d'observateur. En effet, l'OIV est un organisme intergouvernemental et les ONG ne peuvent en faire partie de plein droit. L'UIŒ était déjà représentée par l'intermédiaire des œnologues chargés de représenter les délégations officielles des pays membres. Néanmoins, l'UIŒ est maintenant présente dans les commissions de l'OIV, afin de mieux défendre la cause des œnologues. Il y a actuellement 1 délégué par commission et sous-commission, au total 28 personnes. Ces délégués n'ont toutefois pas de droit de vote ni de présidence.
L'UIŒ est membre de la Fédération Internationale des Grands Concours Internationaux de vins et de spiritueux. La Fédération regroupe actuellement plus de 12 concours.
UIŒ et UE
L'UIŒ est représentée à la Direction générale de l'Agriculture de la Commission européenne au sein du Groupe permanent Vitivinicole du Comité consultatif "Productions spéciales".
Bruxelles met en place un Groupe de Travail de Pratiques Œnologiques au sein duquel deux représentants et deux suppléants de l'UIŒ sont présents. L'UIŒ participe aussi aux séminaires COPA-COGECA dont le dernier sujet traité était "Les défis de la filière vitivinicole européenne dans la prochaine décennie".