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Le secrétaire aux Finances de Hong Kong, M. John Tsang, annonçait en mars 2008 la suppression des droits de douane sur le vin et la bière avec effet immédiat.
Les taxes sur le vin et la bière fixées jusqu'ici respectivement à 40 % et 20 % dans le cadre de la présentation des orientations budgétaires pour 2008. La mesure représentera un manque à gagner d'environ 560 millions de dollars de Hong Kong (47,5 millions d'euros) par an. Mais elle a pu être prise grâce à l'excédent budgétaire qui atteint un niveau record. Hong Kong devrait enregistrer un excédent budgétaire de 115,6 milliards de dollars de Hong Kong (9,7 milliards d'euros) pour son exercice, soit quatre fois et demi plus que prévu et deux fois plus que l'année 2007. Cette exemption s'applique aussi aux autres boissons alcoolisées à l'exception des spiritueux.
La France, premier fournisseur de Hong Kong
Hong Kong ne produit pas de vins. Elle importe la totalité de ce qu'elle consomme. Surtout, selon la CCI International de Bourgogne, «la place sert de plateforme de réexportations pour toute l'Asie et devrait ainsi largement bénéficier de la hausse de la demande et de la consommation de vin en Chine. Hong Kong demeure le laboratoire de l'apprentissage du capitalisme par la Chine; marché qui fait de plus en plus rêver la nouvelle classe moyenne qui est représentée par une population plutôt jeune et consommatrice de produits occidentaux.»
Selon des statistiques de Vinexpo, le salon international du vin créé par la France qui organisera Vinexpo Asia-Pacific en mai 2008 sur l'île, l'Empire du Milieu sera même l'un des dix plus grands consommateurs de vin avant 2010.
Vinexpo milite depuis longtemps pour la baisse des taxes d'importation et se réjouit de cette décision. Après avoir négocié une exemption des droits de douane pour ses exposants lors de Vinexpo Asia-Pacific 2006 à Hong Kong, Vinexpo avait rejoint et soutenu la Hong Kong Wine and Spirits Industry Coalition qui a mené une forte campagne de lobbying en faveur de la réduction des frais de douanes.
Avec seulement 7,1 millions d'habitants et une consommation de 14,76 millions de litres en 2006, l'ex-colonie britannique ne représente pas un grand marché. Il n'empêche, un Hongkongais ne consomme aujourd'hui en moyenne que deux litres de vin par an. Il est donc logique que ce marché soit en pleine expansion (+15% sur les ventes en 2004 par rapport à 2003).
La France reste le premier fournisseur de Hong Kong avec 27,6 % de parts de marché en volume et 38 % de parts de marché en valeur. Mais ce volume est en baisse et l'engouement pour le vin profite surtout aux producteurs du Nouveau Monde comme l'Australie, l'Argentine ou le Chili.
Les collectionneurs d'Hong Kong détiennent un quart des grands vins du monde
Il n'aura fallu que quelques jours pour que les effets de la suppression des taxes sur le vin et la bière se fassent sentir. Gregory Deeb, directeur des caves Crown Wine Cellars, a vu arriver six containers remplis de caisses de grands vins arriver dans les caves de ses clients. Les collectionneurs d'Hong Kong rapatrient leurs trésors, jusqu'ici stockés à l'étranger pour contourner une fiscalité prohibitive (avant sa suppression, la taxe sur le vin s'élevait à 40 % de la valeur de la bouteille). Gregory Deeb ne cache pas que ces retours sont les premiers clapotis d'une grande vague: "Les collectionneurs hongkongais détiennent environ un million de caisses de grands vins, dont la valeur est supérieure à 100 euros la bouteille, cela représente un quart des grands vins du monde." Dans bien des cas, les bouteilles ont été stockées à l'étranger depuis des décennies. Le nouveau régime fiscal fait revenir ces trésors auprès des collectionneurs qui souhaitent les garder, mais surtout, pour ceux qui souhaitent les revendre, Hong Kong devient une place de marché de choix.
Hong Kong devance Singapour... et Londres
Avec un climat plus tempéré et des liens plus direct avec le formidable marché que représente la Chine continentale, Hong Kong était bien placée dans la compétition avec Singapour. Son régime fiscal constituait cependant un handicap colossal pour devenir LA plaque tournante du marché asiatique (hors Japon).
Héritée du protectorat britannique, la fiscalité sur le vin et la bière avait cependant pour but inavoué de protéger le contrôle de Londres sur les échanges, et en particulier les échanges de vin au sein du Commonwealth et notamment en Asie. "Les acheteurs asiatiques passent aujourd'hui encore par Londres, mais plus pour longtemps. Londres a contrôlé le commerce du vin pendant plus de 400 ans. "Attendez-vous à présent à entendre parler de Hong Kong", prédit Gregory Deeb.
Reste à doter la ville des réglementations pour contrôler les importations, le stockage et le négoce. Le gouvernement est d'ores et déjà très actif, côté réglementation comme côté promotion. De fait, les annonces de lancement d'événements et salons autour du vin se multiplient à Hong Kong ces dernières semaines. Les maisons de ventes aux enchères américaine, Acker Merrall et Condit, et britannique, Bonhams, organisent en mai et en avril leurs premières ventes de vins en Asie et ont toutes deux choisi Hong Kong.
La demande asiatique pourrait croître de 20 % sur les cinq prochaines années et dépasser le marché américain
L'organisme de soutien au commerce à Hong Kong (Trade Development Board - TDC) a annoncé le 11 mars 2008 des chiffres impressionnants sur le potentiel de croissance du marché asiatique hors Japon. La demande chinoise serait le grand moteur de cette croissance qui ferait passer le marché asiatique devant le marché américain à l'horizon 2017.
La demande asiatique (hors Japon) a cru de 60 % depuis 2002; sur le même laps de temps, la demande américaine croissait d'un quart et la demande européenne enregistrait une baisse d'un peu moins de 5 %. Le TDC estime que la demande asiatique atteindra 130 milliards de dollars HK (environ 11 milliards d'euros) en 2012 et 210 milliards de dollars HK (17,5 milliards d'euros) en 2017.
La Chine continentale serait le plus gros importateur en volume, prédit le directeur de Moët Hennessy Diageo à Hong Kong, Boris de Vroomen, elle pourrait importer jusqu'à 600 millions de bouteilles en 2017 (contre 24 en 2007), pour une valeur de 870 millions de dollars HK ( plus de 72 millions d'euros ).
Source partielle: Vitisphère 12/03/2008.