pinardier

De tonnage réduit, généralement pas plus gros qu'un caboteur, le pinardier dispose d'un système de tuyauteries perfectionné destiné à remplir les cuves. Les pinardiers ont connu leur heure de gloire dans la deuxième partie du XXe siècle. Ils effectuaient souvent la liaison entre le Maghreb et les ports français (Sète, Marseille, Rouen). Des pinardiers exportaient aussi les vins du bordelais et des pays de Loire à partir de Nantes et de Bordeaux.

Leur déclin est dû essentiellement aux normes de sécurité de plus en plus draconiennes sur le transport de denrées alimentaires, qui impliquent de trop grands frais de rénovation des terminaux et navires. Il s'explique aussi par le fait que le commerce du vin ne se fait plus guère en vrac, les vins étant le plus souvent mis en bouteilles sur les lieux de production, seuls les vins de bas de gamme étant justiciables d'un transport en vrac.
La houle du pinardier poème de Gregory Clusman:
Y a le vent qui pousse dans la grand voile,
Sur un Océan tourmenté.
On sonne le glas, mais malgré les lames,
Rien ne le fera chavirer.

Route vers l'Espagne pour y pomper,
Le blanc le rouge, sec ou sucré,
Une fois en cale, bien négocié,
Hisserons la toile pour naviguer.

Sur le retour on descendra,
En " classe pinards " à volonté,
Si au dehors y a du gros temps,
Pour nous la houle, c'est tout en bas.

Dans la cale, bien secoué,
Vapeur parfume le navire tout entier.
Le capitaine pâle qu'il était,
Au garde fou est arrimé.

Une fois rentré, le vin restant récupéré,
Par négociants et maraîchers.
Nous nettoierons toujours beurrés,
Les caves vides, de ce beau pinardier.

Il est reconnu que les vins en bouteilles transportés dans les cales des bateaux présentaient une maturation exceptionnelle, au point qu'on lestait certains navires de vin qui faisaient l'aller-retour pour de très longs voyages.
Autre sens de pinardier : marchand de vin en gros (pop.).