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Copeaux et autres nouvelles pratiques œnologiques

L’Europe vient de valider l’autorisation d’utiliser les copeaux (12 /2005), ainsi que cinq autres nouvelles pratiques œnologiques. Cette décision a été obtenue à l’arraché, grâce à une demande de l’Italie arrivée en toute dernière minute. Les six nouvelles pratiques œnomogiques autorisées sont : 

• L’utilisation des copeaux de chêne. Restent maintenant à définir toutes les conditions d’utilisation : quel type de chêne, la granulométrie des copeaux, quel type de vins pourront bénéficier de cette technique, mentions à faire figurer sur l’étiquette, etc. Ce cadrage technique et réglementaire de l’utilisation sera débattu dans le cadre de Comités de Gestion des Vins, réunissant des fonctionnaires de chaque état spécialisés dans les questions viticoles. L’objectif est de parvenir à un accord d’ici à la fin du premier trimestre 2006. En tout état de cause, les copeaux pourront être utilisés pour le millésime 2006. 

• L’utilisation de l’acide ascorbique comme anti-oxydant sur les moûts. Jusqu’à présent l’addition de cet acide n’était possible que sur les vins. 

• L’utilisation de mannoprotéines de levures pour la stabilisation des vins.

• L’utilisation de charbon actif sur les moûts et vins rouges. Jusqu’à présent, le charbon n’était autorisé que sur les blancs pour enlever les mauvais goûts. 

• L’utilisation de protéines végétales pour le collage des vins. 

• L’utilisation du dicarbonate de diméthyle (DMDC) comme conservateur. Un produit essentiellement utilisé sur les vins contenant sucres résiduels.

Une décision qui tient du miracle : 

Attendue depuis des années par les vins de pays et le négoce français, l’autorisation d’utiliser les copeaux a pourtant été obtenue quasiment à la surprise générale. « Les Italiens nous avaient fait part de leur volonté de demander cette autorisation, mais nous ne pensions pas qu’ils le feraient si vite », confie-t-on au Ministère. Prudente, la France avait, elle, décidé d’aborder cette question dans le cadre de la négociation de l’OCM, ce qui aurait reporter l’adoption de cette mesure à 2007. « La profession était divisée sur la question, justifie-t-on au Ministrère. Nous n’avons reçu que fin octobre 2005 des demandes écrites formelles du négoce et des vins de pays pour l’autorisation des copeaux ». 

A qui profitera la technique : 

Si le plus dur est fait reste maintenant à préciser les conditions d’utilisation des copeaux.Concernant les conditions techniques, la Commission prévoit de s’appuyer sur les recommandations de l’OIV, mais les Etats membres peuvent demander des normes plus ou moins restrictives. Le débat sur l’étiquetage s’annnonce plus délicat, l’Espagne ayant manifesté son intention de réclamer des contraintes d’étiquetage pour l’utilisation des copeaux. Enfin en France, le débat risque d’être animé concernant les types de vins qui auront le droit d’utiliser cette technique. En juillet 2004, l'accord pour l’autorisation de cette technique avait été accordé pour les vins de pays et les vins de table. Mais avec la crise, la question va se poser pour l’utilisation de cette technique dans certaines appellations régionales.