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«Un poème jamaisne valut un dîner"
Rien ne doitdéranger l'honnête homme qui dîne.»
Le Gigot
J'aime mieux untendre gigot
Qui sans pompeet sans étalage
Se montre avecun entourage
De laitue ou deharicot.
Gigot recevezmon hommage;
Souvent j'aidédaigné pour vous
Chez la baronneou la marquise
La poularde laplus exquise,
Et même laperdrix aux choux.
Ce juge de paixest né à Roanne édita "Gastronomie" en 1801. C'est la premièreapparition du mot Gastronomie dans la langue française.
Ma profession de foi en cuisine - épître àma cousine
Enfin, monaimable cousine,
J'ai rencontrécette Isabeau,
Cette virtuoseen cuisine,
Son talent sansdoute est fort beau,
Pour dédommagerde sa mine,
Que je n'ai pasvue aussi fine,
Que dans votreindulgent tableau,
On m'assure quel'Isabelle,
Entend fort bienle fricandeau,
Et le civet, etla rouelle,
Qu'elle saitfaire à l'aloyau,
Une sauce toutenouvelle,
On dit surtoutque son talent,
Éclateprincipalement
Dans les pouletsen fricassées.
Ce point arrêtema pensée.
Hélas! facile àprévenir,
Sans en demanderdavantage,
À mon sort, jeviens de l'unir,
Pour vingt etquatre écus de gage.
Ainsi je vaiscouler mon temps,
À l'abri de macuisinière.
Publicationroyaliste au Mercure de France en 1800, sur son "Isabeau" decuisinière.
La gastronomie
Homère noustransmet des détails domestiques,
Mêlés avec génieà des faits héroïques:
Ces robusteshéros, ces guerriers valeureux
Dont nous savonspar coeur les gestes merveilleux,
Qui gouvernaientla Grèce au gréde leurs caprices,
N'auraient pointestimé nos coulis d'écrevisses.
Qui ne saitaujourd'hui qu'ils descendaient souvent
Au soin depréparer un grossier aliment?
La table dePatrocle et du fils de Pélée
De platsmultipliés n'était pas accablée;
Dans un jourd'appareil une biche, un mouton
Suffisaient audîner des vainqueurs d'Ilion.
Ulysse fut,dit-on, régalé chez Eumée
De deux cochonsrôtis qui sentaient la fumée.
Pour donner unrepas plus honnête et plus beau,
Le fils deTélamon fit bouillir un taureau.
Le laitage, lemiel et les fruits de la terre
Furent longtempsdes Grecs l'aliment ordinaire.
On connut desrepas moins grossiers;
Et lesOrientaux, plus savants cuisiniers,
Mélangèrentleurs mets d'une façon nouvelle,
Des premiersfricandeaux donnèrent le modèle,
Employèrent lelard, exprimèrent des jus,
Inventèrent desmets jusqu'alors inconnus.
Les Persescependant firent passer en Grèce
Leur luxe, leurcuisine et leur douce mollesse.
Mais àLacédémone un homme vint à bout
D'arrêter lesélans et les progrès du goût.
Un vieuxlégislateur, du sang des Héraclides,
Osa donner unfrein aux estomacs avides,
Régla lesappétits, les soumit à la loi,
Et l'on ne putsans crime être à table chez soi.
Il fallut enpublic apporter son potage,
Sa farine, sonvin, ses figues, son fromage,
Son brouet. cebrouet, alors très renommé,
Des citoyens deSparte était fort estimé;
Ils se faisaienthonneur de cette sauce étrange,
De vinaigre etde sel détestable mélange.
On dit à cesujet qu'un monarque gourmand
De ce breuvagenoir qu'on lui dit excellent
Voulut goûter unjour. Il lui fut bien facile
D'obtenir en cegenre un cuisinier habile.
Sa table en futservie. Ô surprise! Ô regret!
À peine lebreuvage eut touché son palais
Qu'il rejetabientôt la liqueur étrangère.
- On m'a trahi !dit-il, transporté de colère-
Seigneur, luirépondit le cuisinier tremblant,
Il manque à ceragoût un assaisonnement.
-Eh! D'ou vient!Avez-vous négligé de l'y mettre?
-Il y manque-,Seigneur, si vous voulez permettre,
Les préparationsque vous n'emploierez pas,
L'exercice etsurtout les bains de l'Eurotas
La Gastronomie, début duXIXe, en pleine période révolutionnaire.