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Les femmes décident !
Révolue l'époque où l'achat des vins était réservé aux hommes. Aujourd'hui, les femmes prennent des décisions.
Le préjugé selon lequel les femmes n'y comprennent de toute façon rien au vin semble encore largement répandu, du moins dans la restauration. Sinon, pourquoi tendrait-on toujours la carte des vins à l'homme et (presque) jamais à la femme ? La situation est un peu différente dans les commerces de vins et chez les grossistes: les offres spécialement conçues (par des hommes ?) pour les femmes font souvent frémir les dames amateurs de vin. Pourquoi devraient-elles a priori aimer les rosés, les mousseux aromatisés artificiellement ou les hybrides semi-doux ?
Les femmes veulent qu'on les prenne au sérieux, également lors de l'achat de vin. Les prendre au sérieux ne signifie pas les inciter à acheter des « vins pour femmes » par le biais d'étiquettes «féminines», mais les considérer comme des clientes responsables et les conseiller comme il se doit. Par ailleurs, beaucoup de femmes sont plus ouvertes à la nouveauté que nombre d'hommes qui se vantent volontiers de leurs connaissances œnologiques. En outre, elles défendent leurs préférences et donnent au vin le temps de déployer ses qualités. Souvent, même à un vin particulièrement masculin et vigoureux, âpre et anguleux...
Texte gracieusement mis à disposition par :
EvaZwahlen, historienne et journaliste du vin.
Source: Coopération N° 19 du 6 mai 2008, page 31.
http://weinwelt.coop.ch/weinwelt/showStartPage.do?language=fr
Lorsque nous allons au restaurant, nous sommes tentés de reprendre la phrase d'un Monsieur de la bonne société qui avait l'habitude de répondre au sommelier, se préparant à lui faire déguster le vin :
" Faites déguster Madame; chez nous, c'est Madame qui met au monde les enfants et c'est Madame qui déguste ! "
Comme lui, nous sommes d'avis que les femmes ont un nez beaucoup plus entraîné aux bonnes et mauvaises odeurs. Avec leurs bébés bien sûr, mais davantage encore lors de la préparation de chaque repas, le nez sur les mets en préparation.
On peut ajouter que l'entraînement de l'odorat se perd avec les mets précuisinés et autres conserves...
Autrefois, en allant à l'école, nous passions au centre de Vevey devant un maréchal-ferrant. L'odeur de la corne brûlée en plaçant le fer rouge sur le sabot..., plus personne ne connaît ça en ville. Et il y a tant d'autres exemples.
Nous terminons cette présentation par une perle de la langue française, de la plume de
Georges Duhamel :
Les confitures
Le jour que nous reçûmes la visite de l'économiste, nous faisions justement nos confitures de cassis, de groseille et de framboise.
L'économiste, aussitôt, commença de m'expliquer avec toutes sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le plus grand tort de faire nos confitures nous-mêmes, que c'était une coutume du moyen âge, que, vu le prix du sucre, du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt, personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute économique.
- Attendez, Monsieur ! m'écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce que je tiens pour le meilleur et le principal ?
- Quoi donc ? Fit l'économiste.
- Mais l'odeur, Monsieur, l'odeur ! Respirez : la maison tout entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l'odeur des confitures !
L'économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d'herbivore. Je commençais de m'enflammer.
- Ici, Monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement pour le parfum. Le reste n'a pas d'importance. Quand les confitures sont faites, eh bien ! Monsieur, nous les jetons.
J'ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir le savant. Ce n'est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos confitures, en souvenir de leur parfum.
Fables de mon Jardin
7ème édition, Mercure de France, Paris, 1936.
Professionnelles ou consommatrices, de plus en plus de femmes accèdent à l'univers du vin en Occident. Cette présence croissante de femmes dans les professions du vin s'accompagne également d'un intérêt de plus en plus marqué de la gent féminine, en tant que consommatrices de vins. En effet, si pendant longtemps le vin a été réservé aux hommes, depuis le milieu des années soixante, les moeurs ont bien changé. Pourtant, il a fallu deux millénaires pour que les femmes se sentent libres de boire du vin et pour que leurs goûts et avis soient progressivement pris en considération. Dans l'Antiquité, les Romains interdisaient le vin aux femmes ; elles étaient même passibles de mort si elles en buvaient. Si au Moyen Âge les femmes pouvaient consommer du vin comme les hommes, au XIXe et jusqu'au milieu du XXe siècle, le vin redevient un apanage masculin. Les femmes devront attendre les années cinquante pour accéder au plaisir du vin et ne deviendront vraiment des consommatrices à part entière que vers le milieu des années soixante.