Livraison offerte dès Fr. 300 d'achat ou 18 bouteilles, sinon Fr. 15
Historique
Au XIIe siècle, l'Évêque de Lausanne Guy de Malagny, bourguignon de souche, eut l'intuition que le coteau abrupt du Dézaley pourrait révéler un excellent terroir. Il donna aux moines cisterciens ses terres incultes en 1141, dans l'espoir que ces bâtisseurs et bons viticulteurs créent un terroir dans ce no man's land. Il fallut encore accorder quelques faveurs et de l'argent à ces moines pour qu'ils entreprennent ce travail colossal qui demandait aussi la participation de la population de la région pour défricher, terrasser, construire des murs à perte de vue, remodeler le terrain, et travailler le sol et la vigne. Ainsi furent créés les domaines du Clos des Abbayes appartenant au couvent de Montheron et le Clos des Moines appartenant au couvent de Haut-Crêt.
C'est en travaillant avec les moines et pour les moines à ces lourdes tâches que nos ancêtres ont appris le métier de vigneron tel qu'il nous a été transmis, et l'amour de la vigne.
En 1536, les Bernois vinrent s'établir en nouveaux maîtres, amenant la réforme pour les grands, et l'école pour les petits. Le Clos des Abbayes est cédé à la Ville de Lausanne lors de la sécularisation des biens ecclésiastiques, et le Clos des Moines est exploité par le bailli d'Oron.
Le XVIIIe siècle amène le progrès et des idées nouvelles et même révolutionnaires. Les classes dirigeantes s'intéressent à l'industrie et commencent à vendre leurs terres. C'est l'occasion pour les habitants de la région accédant à la propriété d'étendre encore le terroir qui remplace peu à peu les autres cultures.
En 1797, Napoléon passe dans le Dézaley et ne manque pas de s'émerveiller devant ce spectacle, ces jardins suspendus, et grave quelques mots émus sur la pierre qui porte désormais son nom. Quelques mois plus tard, les Vaudois font leur révolution à leur manière et avec le soutien de la France. En 1803, Vaud devient canton souverain. Le Clos des Moines est racheté par la Ville de Lausanne cette même année. Au cours du XIXe siècle le partage des paroisses voit le Dézaley échoir à la commune de Puidoux. Ne manquaient alors plus que les routes et chemins carrossables pour aboutir au Dézaley d'aujourd'hui.
Sur ce coteau veille depuis des siècles et pour des siècles encore la Tour de Marsens, vestige du Moyen-Âge qui couronne le Dézaley, et semble vouloir témoigner de la noblesse de ce grand cru et de ceux qui l'ont fait.
Terroir du Dézaley
Les mouvements glaciaires ont sculpté le coteau du Dézaley et ont laissé entre les bancs de "poudingue" apparents les résidus de la moraine qui ont donné un sol très argileux et calcaire qui confère au vin sa richesse caractéristique.
Sur cette pente abrupte qui permet au soleil d'éclairer la souche jusqu'à son pied sans craindre aucunement l'ombre de ses voisines, ont été construits une multitude de murs qui réfractent la lumière et emmagasinent aussi de la chaleur. Ajoutez à cela la réverbération du soleil par le lac et vous obtenez un micro-climat, un four naturel propice à rôtir le raisin ! Mais la qualité de ce cru ne se fait pas que de jour sous un soleil brûlant. De nuit entre en jeu un élément du climat local : la bise du Dézaley. Vent froid, sec, et mordant, soufflant de manière saccadée, il refroidit les ardeurs de la plante qui ralentit son processus de maturation. Ainsi le raisin garde tout son arôme qui gagne en complexité au cours d'une maturation prolongée. Ce climat contrasté confère au vin toute sa race et ses caractères brûlés, fumés, d'amandes, de miel et de caramel encadrant de subtils arômes de fleurs et de fruits.
De ce terroir, les vignerons en tirent une riche diversité de produits en apportant leur style qui trahit leur philosophie, leurs méthodes, leurs choix et leurs convictions. Du Dézaley naissent les Dézaley avec à chacun ses particularités. Voir Baronnie du Dézaley.
Sitographie :