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Culture lunaire

« C’est un de mes vignerons-fournisseurs, à qui j’achète la vendange depuis des années, qui m’a conduit à m’intéresser à cette pratique. Chaque année, même avec des conditions climatiques très difficiles, il me fournit des raisins parfaitement mûrs, ce qui est assez remarquable en Bourgogne. Et il se trouve que depuis 70 ans, ses vignes sont travaillées dans le respect des cycles lunaires », raconte Denis Thomas, directeur de la maison Moillard, ancestrale société de négoce bourguignon. 

La culture lunaire a pour objectif d’utiliser au mieux l’énergie de la plante au profit du raisin. Les jardiniers le savent bien, le cycle de la lune a une influence certaine sur la vitalité de la plante. Celle-ci augmente durant la lune croissante. De même, la montée de sève a toujours lieu en lune montante. Les principes de la culture lunaire reposent sur le respect de ces cycles lunaires pour les travaux du sol et de la vigne. 

Les traitements et interventions en fonction des phases lunaires : 

En lune croissante, la vie microbienne s’intensifie, il convient donc de ne pas travailler les sols durant cette période pour ne pas perturber cette vie microbienne dont on sait l’importance en culture biologique. Les labours, griffage, buttage et débuttage seront donc toujours effectués en lune décroissante. 

Il a également été observé que la vitalité de la vigne, comme tout autre plante, augmente durant la lune croissante. La nature est bien faite puisque c’est en fin de lune croissante, au moment où la vigne atteint son maximum de vitalité et de faculté de résistance, qu’elle subira les pires attaques de la vie microbienne. En culture bio-lunaire, les traitements phytosanitaires, toujours faits à titre préventif, devront donc être réalisés juste avant la pleine lune de manière à protéger la plante lorsqu’elle perdra de sa résistance. De même, si la climatologie l’exige, un autre traitement pourra être fait juste avant la nouvelle lune de manière à protéger la plante lorsque l’activité microbienne est intense alors que la résistance de la plante n’est pas à son maximum. 

Concernant les travaux sur la vigne elle-même, il faut éviter d’intervenir en lune montante pour ne pas perturber la plante au moment de la montée de sève. Ainsi ébourgeonnage, taille, rognage, évasivage, etc. seront réalisés en lune descendante. 

Enfin les biodynamiciens ont noté qu’il y avait beaucoup de perturbations dans la vie végétale et animale lors du périgée, des éclipses et des nœuds lunaires. Sur la base de ces observations, les viticulteurs bio-lunaires ont choisi de ne travailler ni les sols ni les végétaux lors de ces jours de perturbation et de réaliser, à titre préventif, un traitement phytosanitaire juste avant ces perturbations. 

Une technique à valider scientifiquement : 

« L’avantage de la culture lunaire, c’est qu’elle est beaucoup plus simple que la biodynamie », affirme Denis Moillard. « Et nous pouvons tout expliquer. De plus, la biodynamie, si elle tient compte de la lune montante et descendante, ne considère pas la croissance et la décroissance de la lune ». 

Pour le moment, cette pratique n’a rien de scientifique. Mais elle est basée sur des observations incontestables : « Cette année, nous avons fait des prélèvements pour contrôler la maturité des raisins en observant le cycle lunaire. Huit jours avant les vendanges, nous étions en lune montante, nous avons gagné 1 degré de maturité dans la semaine. La semaine suivante, la lune était descendante, le gain de maturité n’a été que 0,1 degré alors que les conditions climatiques étaient meilleures ». 

Pour valider scientifiquement ces observations, Denis Moillard a embauché un élève-ingénieur de l’Isara en contrat d’alternance, avec pour mission d’effectuer les contrôles et analyses permettant de valider scientifiquement cette pratique culturale. « Il fera des analyses de sol pour mesurer l’intensité de la vie microbienne. Il va également étudier l’influence de la lune sur l’élevage des vins ». 

Moillard : un alerte centenaire 

La société Moillard, fondée par Symphorien Moillard à Nuits-Saint-Georges il y a 150 ans, exploite aujourd’hui 30 ha de vigne, répartis dans les différentes appellations de Bourgogne (Corton-Charlemagne, Pommard, Volnay, Chorey-les-Beaune, Savigny-les-Beaune). 

En plus de son vignoble bourguignon, Moillard a acheté un domaine en Languedoc pour répondre à la demande de ses clients qui lui demandait des vins de cépage de haut niveau. Il est propriétaire de 70 de vigne, en vins de pays d’oc, au Domaine du Château d’Eau, à Béziers. 

Enfin la famille a également investi en Roumanie où elle a planté en partenariat avec le languedocien Pierre Degroote, un domaine de 30 ha de vigne.