PAOLO BASSO - MEILLEUR SOMMELIER DU MONDE à Tokyo, vendredi 29 Mars 2013 !
Paolo Basso (1966) était le grandissime favori sur 57 candidats de 54 pays. Il avait remporté tous les titres possibles et avait terminé second en 2010 juste derrière Gérard Basset. Rompu aux joutes internationales, il était donc au rendez-vous. Parcours sans-faute, parfaitement huilé et préparé, il n'a trébuché sur aucune épreuve, à l'inverse de ses deux autres concurrents. À 46 ans, le voilà enfin couronné. La Suisse a son champion.
Quant à Véronique Rivest (1964), d'origine québécoise, elle fut une candidate redoutable, d'expérience également et très bien affûtée. Jamais une femme n'a été aussi proche du but de décrocher le titre suprême. Félicitations à Véronique, première femme arrivant en finale qui a su se battre et mettre la pression sur ses concurrents en arrivant à la deuxième place à l'édition 2013.
Aristide Spies (1982), ce belge, benjamin des finalistes à 31 ans n'a pas démérité en prenant la troisième place, loin de là, mais l'expérience d'un concours de ce niveau lui sera sans doute précieuse pour le prochain titre, si tant est qu'il se représente, ce dont nous ne doutons pas.
Parmi les épreuves finales, une toute nouvellement crée : Reconnaître parmi 15 photos, les personnalités du vin. Pas simple du tout ! Organisée dans l’immense théâtre du forum international de Tokyo, la finale a été minutieusement mise en scène par les organisateurs qui lui ont donné un tour dramatique, défiant l’habileté des postulants par des pièges, fausses pistes et surprises à travers six épreuves.
Chaque concurrent a disposé ainsi de douze minutes pour reconnaître quatre vins. S’il y avait du "classique", comme un Beaune Les Aigrots 1er Cru (Bourgogne), le jury avait aussi sélectionné des vins indiens, le Sula Chenin blanc, et israélien, le Yarden Galilée Pinot Noir.
Encore plus ardu, les finalistes ont dû s'efforcer à reconnaître six liqueurs et eaux de vie en trois minutes au total, ou à tout le moins en décrire la composition. Parmi les liqueurs testées figuraient une japonaise à la tomate, une mexicaine à la fleur d’Ibiscus et une au rhum venant d’Estonie...
Paulo Basso a brillé. Avant de commencer sa finale, il a salué en trois langues, y compris en japonais, pour toucher les spectateurs locaux. Sa maîtrise des langues lui a conféré un avantage considérable. Originaire de la Suisse italienne, il a fait sa présentation dans un français parfait.La victoire de Paolo Basso n’est pas une surprise. Bien préparé, rodé aux finales, il figurait en tête des favoris. Même s’il n’est pas très chaleureux, et même s’il est probable qu’il ne fasse pas un Meilleur Sommelier du Monde très médiatique, son sérieux et sa technique lui ont permis de s’imposer nettement.
Pour Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde en 2000 et membre du jury technique, la victoire de Basso est incontestable : "il a fait preuve d'un grand professionnalisme, son expérience impressionnante a payé. Il a remporté une finale de haut vol, sans faute."
À l’issue du suspense, Paolo Basso est devenu le quatorzième lauréat de ce concours créé en 1969. Il succède donc à Gérard Basset, le candidat français représentant l'Angleterre, et Master of Wine de son état, lauréat du concours 2010.