Bordeaux 2006, le terroir et les hommes, L'analyse du millésime, Chroniques impertinentes
Est-ce un privilège de l’âge ? Ou une façon de croire que la liberté se cultive, quitte parfois à ne pas s’embarrasser de préjugés, à ne pas se laisser corseter par les convenances. Le formalisme un rien suranné qui règne dans certaines sphères de Bordeaux m’amusera toujours. J’ai rendez-vous ce matin dans une maison célèbre de Libourne pour déguster ses fleurons connus dans le monde entier. Je m’y suis annoncé seul ; un ami qui y a, par ailleurs, ses entrées, décide de m’accompagner au dernier moment. L’improvisation a depuis longtemps conquis ses vertus dans le domaine artistique, en musique notamment mais, ici, elle n’a visiblement pas droit de cité. Le regard courroucé dont me gratifie le préposé à l’accueil suffirait à mettre en déroute un cortège de Walkyries et la notoriété et le sérieux de mon invité ne suffiront pas à effacer cet impair... “Rendez-vous compte, ce n’est pas la journée portes ouvertes ici... Où va-t-on si on se met à accepter n’importe qui ? Demain, des hordes débarqueront par cars entiers !”. Extrait des Chroniques Impertinentes de Jacques Perrin, Juin 2007