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Jusque-là, la certification provenait de l'ampélographie, étudiant les cépages en particulier par la forme des feuilles.
Désormais, une nouvelle méthode par tests d'ADN a été mise au point pour obtenir des résultats immédiats sur 6'000 à 10'000 cépages. Cette technique datant de 1989 provient de la criminologie. Elle remonte le pedigree d'un individu, puis d'un organisme, en étudiant la cellule, le noyau et le chromosome. Pour les cépages, il suffit de comparer 10 éléments répétitifs. Ce test donne un message génétique, transformé en un code-barres, placé dans une banque de données. La méthode pour reconnaître un être humain ou un cépage est donc identique.
Les stations d'essais agronomiques parviennent à certifier le cépage avec ce test de paternité qui détermine la ½ mère et le ½ père.
La généalogie des cépages
Les origines des cépages reposent très souvent sur des connaissances fragmentaires et des légendes. Les analyses d'ADN, qui se pratiquent depuis une dizaine d'années, apportent enfin des réponses précises sur les cépages et leurs liens de parenté. Le biologiste moléculaire José Vouillamoz, de l'Université de Neuchâtel, a notamment démontré une filiation directe entre l'humagne rouge et le cornalin. Les analyses d'ADN réalisées à l'Université de Californie ont également révélé que le seul cépage démontré comme étant indigène est le lafnetscha haut-valaisan. Les autres cépages ont des parents étrangers ou inconnus (et probablement disparus).
Les recherches actuelles portent sur la Rèze, cépage qu'on utilisait pour la fabrication du vin du glacier. Une parenté génétique a pu être établie entre ce vin et la nosiola utilisée pour le vino santo au Trentin (Italie). Il se trouve que ces deux vins ont la réputation d'être les descendants de l'uva raetica, plant vanté par Pline. Leur parenté tendrait donc à confirmer cette référence mythique. Les analyses d'ADN ouvrent de nouvelles perspectives de recherches. Elles pourraient par exemple permettre de déterminer l'origine génétique de ces ancestraux pépins de raisin trouvés à Gamsen.
José Vouillamoz, jeune et brillant chercheur d'origine valaisanne, a effectué une année de recherche post-doctorale chez le professeur Carole Meredith, à l'université de Davis en Californie, où se trouve un laboratoire de pointe dans le domaine de l'analyse ADN des cépages. Ce biologiste généticien y a étudié la généalogie de certains cépages valaisans. Les résultats de ses études ont été publiés dans deux articles scientifiques qui ont secoué le landerneau valaisan en mettant à mal les vieilles légendes et les images d'Épinal sur les cépages traditionnels du Valais. En se basant sur les analyses des microsatellites de l'ADN, José Vouillamoz nous apprend que nombre de cépages que l'on croyait indigènes sont en fait originaires de la Vallée d'Aoste, voisine du Valais, ou d'Italie du nord. À ce jour, le seul cépage dont on ait la preuve qu'il est né en Valais est le Lafnetscha, puisqu'il est issu d'un croisement entre l'Humagne blanche et le Completer, qui est considéré comme un cépage des Grisons. Les autres cépages dits «valaisans», soit l'Himbertscha, l'Arvine, l'Amigne, l'Humagne blanche, la Rèze et le Eyholzer sont présents depuis plus ou moins longtemps en Valais et, si on convient de considérer comme indigène un cépage qui est présent dans une région depuis très longtemps et qui n'est pas cultivé ailleurs, ces cépages sont valaisans. Mais si l'on adopte cette définition, on doit alors reconnaître l'origine valaisanne de la Durize ou du Cornalin, alors que l'on sait maintenant que ces cépages sont originaires du Val d'Aoste, où ils n'existent plus actuellement et où ils n'ont jamais été mentionnés. En définitive, comme il n'y a pas de définition claire de ce qu'est un cépage indigène, il vaut mieux renoncer, comme le propose José Vouillamoz, à l'utilisation du concept d'indigénat et parler de vignes antiques (vitigni antichi). Autres renseignements par les liens de l'Internet aux adresses suivantes :