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Provence

La superficie couverte de vignes s'étend sur 65'000 hectares. L'ensoleillement de cette vaste région est de 3'000 heures par an. Les pluies sont rares mais violentes. Le relief est relativement tourmenté. Les vignes commencent dès le rivage méditerranéen et se déploient vers l'arrière-pays sur une profondeur de 50 kilomètres. La diversité des sols et des terroirs produit des vins qui n'ont que peu de ressemblances entre eux. Les climats doux du bord de mer n'ont rien à voir avec celui plus rude du Haut-Pays. La Provence, qui possède des terrains propices à des vins de qualité, va se battre avec la chaleur, qui, si elle permet une vendange plus précoce, est défavorable à la vinification du rosé qui demande au contraire de la fraîcheur pour s'épanouir.

Parcourons d'Ouest en Est notre région:

Tout à l'ouest nous découvrons le vaste territoire des coteaux d'Aix et des Baux-de-Provence. Cette Provence calcaire va donner des vins charpentés et vigoureux en rouge et rosé. Les rouges sont excellents.

Tout près d'Aix, un minuscule vignoble de 20 hectares produit les vins de Palette. Sur ces 20 hectares, les deux seuls domaines de l'appellation cultivent quelque 25 cépages différents, pour donner des vins exceptionnels.

Qui ne connaît pas Cassis? On ne prononce pas le S final. Carsit à l'époque des Phocéens. Magnifique petit port encadré de ses calanques profondes et admirables ne laissant que des restanques escarpées. Qui a vu Paris, mais pas Cassis, n'a rien vu, disent les anciens. Avant la crise du phylloxéra, 500 hectares étaient couverts de vignes. Aujourd'hui seuls, 200 produisent entre 550 et 700'000 bouteilles. La majorité des vignes donnent des blancs renommés et très vifs, légèrement iodés au parfum de Provence.

Les coteaux de Pierrevert

Les coteaux de Pierrevert ont été classé AOC en 1998. L'aire de production des vins ayant droit à l'appellation d'origine contrôlée coteaux de Pierrevert est délimitée à l'intérieur du territoire des onze communes suivantes du département des Alpes-de-Haute-Provence: Corbières, Gréoux-les-Bains, Manosque, Montfuron, Pierrevert, Quinson, Sainte-Tulle, Saint-Laurent-du-Verdon, Saint-Martin-de-Brômes, Villeneuve, Volx. Elle s'étend sur une superficie de 400 hectares. Pour avoir droit à l'appellation d'origine contrôlée coteaux de Pierrevert , les vins doivent être issus de vendanges récoltées dans l'aire de production délimitée par parcelles ou parties de parcelle telle qu'elle a été approuvée par le comité national des vins et eaux-de-vie de l'Institut national des appellations d'origine en 1996, sur proposition de la commission d'experts désignés à cet effet. Ils sont vinifiés en blanc pour 10 de la production, en rosé pour 30%, et 60%, la plus grande partie en rouge. Les vins blancs doivent provenir d'un assemblage d'au moins deux cépages, chacun d'eux ne pouvant à lui seul dépasser 70% de l'assemblage. Les vins rosés doivent provenir d'un assemblage d'au moins deux cépages parmi lesquels le grenache noir pour 50% au minimum et la syrah pour 20% au minimum.

Nous entrons dans le Terroirs du Bandol. Situé au Nord-Ouest de Toulon, 700 Hectares de terrains calcaires et siliceux, à proximité de la mer, laissent aux vignerons de vinifier le Saint-Julien de Provence.

Dès 1942, des règles draconiennes vont contraindre les bandolais à mettre au moins 50% de mourvèdre dans leurs assemblages et élever leur vins en fûts de chêne pendant au moins 18 mois. Les Présidents des Syndicats des Producteurs successifs sont toujours plus exigeants, et voudraient limiter les rendements à moins de 40 hecto/hectare, faire agréer des vignes d'au moins huit ans. Les efforts de tous ont porté, puisque les rouges de Bandol supportent sans honte la comparaison avec de grands crus de Bordeaux ou de Bourgogne.

Au nord de Cassis et Bandol, les coteaux Varois s'étendent sur 1'600 hectares sur 24 communes et produisent près de 80'000 hectolitres. AOC depuis 1993, ils sont tenus d'être constitués sur une base de grenache-syrah à 80% pour les rouges, et en grenache-cinsault à plus de 70% pour les rosés réalisés par saignée. Le rolle domine dans les blancs. Les présidents de Producteurs ont senti la menace de l'uniformité de goût imposé par le cabernet sauvignon et sa facilité de culture. Le cabernet sauvignon, malgré ses qualités, ne fait pas de vins méditerranéens.

Les côtes-de-Provence s'étendent du Pradet à Hyères dans les régions bien connues du Lavandou, Cavalaire, Saint-Raphaël, Saint-Tropez, Cogolin, Lorgues, Draguignan. Se rendre à la Maison des cotes-de-Provence aux Arcs, après avoir visité l'abbaye du Thoronet. La moyenne des productions sur dix ans est de 750'000 hectolitres. Depuis 1933, les vignerons varois se sont battus pour être reconnus et mériter l'appellation côtes de provence. C'est seulement en 1951, qu'ils sont VDQS et AOC en 1977. Le terroir des côtes-de-Provence se calque sur les frontières géologiques de la bordure méditerranéenne et les maures composés de schistes, gneiss et granit. Au nord des maures, une dépression est faite de grès, de sables et d'argile (axe Le Luc- Cuers). Au Nord-Ouest, le calcaire domine sur Carcès et Lorgues. Comme pour les coteaux Varois, les associations de Producteurs ont limité la proportion de cabernet sauvignon qui se trouve bien partout, et de la syrah, provenant de la vallée du Rhône, dans les assemblages. Ce sont des cépages complémentaires.

Certains cépages, pourtant totalement régionaux, rentreront pour une part de plus en plus faible dans les assemblages ou seront même interdits comme le carignan, la roussanne. L'homogénéité se fera sur la base des grenaches, cinsault, tibouren, mourvèdre. Plus de 70% des récoltes sont transformés en rosé. Les rouges ont gagné leurs lettres de noblesse. Dans l'élaboration des blancs, le rolle et le sémillon remplace progressivement l'ugni-blanc et la clairette. Une place à part est à faire à un domaine de la région niçoise, le Clos-Saint-Vincent à Villars-sur-Var qui, bien qu'isolé, bénéficie de l'appellation côtes-de-Provence grâce à son sol caillouteux et pauvre, à une vinification de qualité, des rendements de 30 Hl à l'hectare. Les hivers rudes de montagne sont propices à l'élevage de blanc. Les rouges sont à base de mourvèdre, syrah et cabernet sauvignon.

Puisque nous sommes dans la région niçoise, nous allons gravir les proches collines qui surplombent Nice et la vallée du Var et pénétrer le terroir des Bellet.

Capitale: Saint-Roman-de-Bellet. Communes limitrophes: Colomars, Levens. 44 hectares plantés de grenache, cinsault, et bourboulenc pour les rouges et rosés dont les premières cultures furent celles du braquet ou de la folle blanche, rolle initialement, roussane, clairette, vermentino et chardonnay donnent des blancs typiques frais et tout en rondeur. Tous ces cépages poussent sur des sols de sables et de galets charriés par le Var, il y a des milliers d'années. Par leur ressemblance à certain dessert, les régionaux nomment «poudingues » ces terres à vins, à fleurs et citronniers. Les Bellet ont été classés AOC depuis 1941, une semaine avant les Bandol.