Souscription Jules Desjourneys 2020 : des vins pour l'histoire !

Nous avons la chance de connaître Fabien Duperray depuis ses débuts de vigneron beaujolois. Mais avant de signer ses propres cuvées, il a été – et est toujours ! – l’un des plus grands marchands de vins français, épris de crus à la dimension historique, poétique et artistique. Aussi, en côtoyant les meilleurs vignerons bourguignons (Domaines Arnaud Ente, Bernard-Bonin, Pierre Damoy, Perrot-Minot, etc) et aussi les plus prometteurs, en les coachant également, il s’est pris au jeu et a lui aussi voulu se lancer ; mais pas n’importe où ni comment. Originaire de Lyon, où il a commencé comme caviste, il a ensuite rejoint le Beaujolais pour s’établir en Saône-et-Loire, plus précisément à Pontaneveaux, puis Romanèche-Thorins, plus récemment. L’homme s’est alors pris de passion pour les grands vins de la région, qui jadis tenaient la dragée haute aux Grands Crus de la Côte d’Or. Il a alors fait le pari de faire revivre cette légende et de produire les nectars qui l’ont fait rêver, ayant eu la chance de goûter quelques très grands vieux millésimes. Il se lance donc au milieu des années 2000 et signe un premier millésime, 2007, loin d’être facile, avant de suivre une trajectoire qui le portera progressivement vers l’excellence – et bien au-delà. Mais l’homme n’est pas du genre à s’arrêter en si bon chemin et en boulimique qu’il est, il a aussi voulu mettre à profit les connaissances en matière de culture et vinification du chardonnay acquises au contact de son ami Arnaud Ente : il s’est donc associé avec un autre artiste du chardonnay, Christophe Thibert, vigneron du mâconnais, pour décliner une sacrée collection de terroirs.

Pour en revenir au domaine sis en Beaujolais, dès le départ, Fabien a mis le paquet et, pour ainsi dire, toutes les chances de son côté, en couplant le choix de grands terroirs à celui de très vieilles vignes greffées sur Riparia Gloire ou Vialla, des porte-greffes connus pour leur faible vigueur, essentielle afin d'obtenir des raisins de gamay petits, mûrs et très concentrés. Dès le départ, la culture s'est voulue bio (-logique et -dynamique), avec un travail des sols en vue de favoriser l'enracinement et de gérer l'herbe, point vital en Beaujolais, que cela soit au chenillard, au treuil ou à la pioche ! Nous avons même déjà vu ses ouvriers désherber à la main, dans le coteau des Moriers ! Bien évidemment, le domaine cueille les plus beaux raisins possibles, les plus mûrs, avant de les trier à la vigne puis à la cave. Pas de dogmatisme sur l'égrappage : s'il est nécessaire, il est pratiqué ; s'il ne l'est pas, on cuve les raisins entiers, ou bien en alternant les deux types dans la cuve. Des très longues macérations des débuts (jusqu'à un mois), les durées se sont raccourcies pou arriver à environ deux semaines aujourd'hui. Enfin sur les élevages, après avoir travaillé le bois en format pièce et demi-muids au début, avec plus ou moins de bois neuf, le domaine a opté progressivement à partir de 2012 pour des élevages en cuves, afin de conserver un maximum de pureté et d'intégrité, tout en intégrant les apports d'oxygène nécessaires.

Aussi, bien que le premier millésime en rouge fût 2007 et en blanc 2014, le paradoxe veut que les blancs aient été plus rapides à mettre en place et à positionner à leur meilleur niveau ; mais si ce fût plus long pour les rouges, la dégustation des 2020 que nous venons de réaliser est une véritable claque, qui agit comme un révélateur : nous ne nous rappelons pas avoir déjà vu naître de si grands vins en Beaujolais. Et visiblement nous ne sommes pas les seuls, car Michel Bettane lui-même aurait été époustouflé. Il est par ailleurs possible que William Kelley (Wine Advocate) mette prochainement les plus hautes notes jamais attribuées pour des vins de la région. C'est donc la raison pour laquelle nous avons souhaité réaliser cette souscription et vous permettre d'encaver des vins qui marqueront l'histoire.

Un mot pour finir sur les millésimes plus anciens, car si 2020 est un aboutissement, Fabien n'a pas attendu cette année-là pour produire des grands vins. Les 2011, par exemple, sont issus d'un millésime solaire et puissant, qui défiera le temps ; produits via de longues macérations et des élevages sous bois, il ne faudra pas être pressé pour les ouvrir mais il se révéleront être de sacrés coureurs de fond, se rapprochant dans l'esthétiques de grandes syrahs rhodaniennes. Plus frais et bourguignons dans l'esprit, les 2012 marquent quant à eux le virage de Fabien pour la finesse et l'absence de bois dans les élevages, la cuvée de Chapelle-des-Bois en étant la plus représentative. Enfin, nous avons beaucoup aimé les 2014 en leur temps, issus d'un millésime de grand classicisme mais sans maigreur, des vins précis, découpés, qui sont des archétypes de leurs terroirs respectifs et de leur région : incontournables.